• Explication de texte : Quelques conseils

     

    (NB : cette fiche méthodologique est reprise directement du site philsophique de l'académie de grenoble, site particulièrement bien fait auquel nous n'hésitons pas à renvoyer les élèves : http://www.ac-grenoble.fr/PhiloSophie/)

     

     

     

    AVANT TOUTES CHOSES...

    Il faut d'abord s'attacher à lire le texte attentivement en prêtant attention aux mots de liaison (mais, pourtant, néanmoins, toutefois...) afin de repérer sa construction et les différentes étapes de l'argumentation de l'auteur (les parties...). N'hésitez pas à souligner les mots et les expressions essentielles.

    Surtout prenez votre temps, ne vous précipitez pas, car souvent on croit comprendre alors qu'en réalité il n'en est rien. Méfiez-vous des textes en apparence simples car en réalité ils contiennent souvent des pièges redoutables générateurs de contresens.

    Enfin, repérez les exemples contenus dans le texte afin de les expliquer soigneusement par la suite. Le sens philosophique de la démarche de l'auteur ne peut souvent être saisie qu'à travers eux.

    L'INTRODUCTION

    L'introduction de votre explication doit de préférence être constituée des quatre étapes suivantes, dans l'ordre. Cette démarche a l'immense mérite d'obliger à aller à l'essentiel, en occultant toutes les généralités, qui alourdissent le propos, sans servir l'élucidation du texte. Dans cette optique, il est inutile de s'étendre sur l'auteur en racontant sa vie en trois lignes...

    Thème

    La première étape consiste à identifier le thème dont il est question, non seulement sous sa forme générale (thème du désir, du langage, etc.), mais, bien évidemment, sous un angle précis, par exemple, le droit du citoyen à l'opposition, dans tel texte de philosophie politique de Rousseau (Du contrat social, liv. IV, 2), la spécificité de la connaissance humaine par rapport aux formes qui la préfigurent chez l'animal, dans tel texte d'Aristote (Métaphysique, Liv. A, § 1, t. 1, Vrin, p. I et sq.). En bref, il s'agit de comprendre, de manière déterminée, de quoi parlent exactement l'auteur ou le philosophe. En ce domaine, les généralités sont à exclure et il importe de se pencher sur le texte dans sa configuration précise pour bien circonscrire le thème. Mais ce dernier ne se confond nullement avec la thèse, c'est-à-dire ce que le penseur veut démontrer dans l'extrait.

    Problématique

    La détermination du problème représente l'élément décisif de la démarche à l'oeuvre dans l'explication. Le problème désigne la difficulté centrale soulevée par un texte. Ce problème doit être dégagé car il n'est pas décelable immédiatement : de même que le problème ne se confond pas, dans une dissertation, avec la question posée, de même, dans le commentaire de texte, il s'agit de faire apparaître la question fondamentale que le philosophe a implicitement posée.

    Thèse

    Il ne s'agit pas ici de mettre en avant la doctrine générale de l'auteur, comme si, par exemple, tout texte de Descartes renvoyait nécessairement au cogito. Il s'agit, au contraire, de déterminer la position du philosophe dans ce texte, ce qu'il a voulu démontrer dans un contexte précis, et qui prend sens généralement à travers l'idée générale et directrice, c'est-à-dire le contenu philosophique fondamental du texte.

    Plan du texte

    L'introduction se clôt par l'énoncé du plan du texte, qui consiste dans la mise à jour du nombre de parties qu'il contient et du contenu (à la fois précis, mais bref) de chacune d'elles.


    L'EXPLICATION DU TEXTE

    Organiser

    Expliciter la démarche organique du texte, découvrir son articulation, son organisation interne, notion absolument centrale, tel est l'objectif. Il ne s'agit pas de morceler le texte, de le diviser, et de comprendre la structure au moyen d'éléments disséqués sans aucun rapport les uns avec les autres. Ce qui importe, c'est d'expliciter un enchaînement et un mouvement, de mettre au jour une liaison véritable.

    Il faut construire des liaisons et obéir à une organisation rigoureuse ; de même l'explication de texte vise à rendre manifeste l'enchaînement, les uns dans les autres, des éléments de réflexion. La mise en évidence d'une construction et d'un itinéraire, voilà ce qu'il faut rechercher. Pour cela, il faut suivre l'ordre du texte, et construire les différentes parties du développement en fonction des parties du texte (sauter une ligne entre chacune d'elles !)

    Une explicitation des concepts fondamentaux

    Mettre au jour la démarche organique du texte, c'est d'abord définir les concepts fondamentaux présidant à cette organisation. La finalité de l'explication de texte philosophique est donc dépourvue d'ambiguïté : il s'agit de dégager et d'expliciter les concepts fondamentaux du texte, commandant son mouvement et son organisation. Il faut dégager des concepts de base possédant une signification particulière et détenant une fonction précise dans le texte. Bien évidemment, il ne suffit pas d'affirmer ce rôle majeur de tel ou tel concept, mais de souligner l'enchaînement de tel concept avec tel autre. Expliquer consiste à dégager l'articulation des concepts ou idées les uns par rapport aux autres.

    Un effort critique

    L'explication n'est vraiment réussie que quand elle produit en même temps un effort critique. Mais il faut bien s'entendre sur le sens du mot « critique » : en effet, tout grand texte philosophique pose un problème fondamental. Que peut donc signifier une critique ? La critique d'un texte ne saurait être réfutation, comme trop d'élèves le croient; la « réfutation » désignant, à proprement parler, l'action par laquelle on repousse un raisonnement, une argumentation en prouvant leur fausseté. Ce procédé est difficilement compatible avec la reconnaissance de la richesse effective d'un grand texte, comme c'est toujours le cas des textes qui sont proposés au baccalauréat.

    Critiquer, ce n'est pas détruire, mais comprendre. Détruire, c'est en rester à la lettre du texte, à son apparence première, alors que comprendre, c'est aller à l'esprit et au contenu vrai. La destruction est dogmatique, la vraie critique philosophique, compréhension de la problématique interne et évaluation mesurée de l'intérêt de la réponse apportée.

    Pièges à éviter

    Voici quelques conseils qui permettent, s'ils sont strictement appliqués, d'éviter les fautes les plus récurentes dans ce type d'exercice.

    A) Ne s'occuper que d'une partie du texte

    Première maladresse : procéder en s'occupant seulement d'un passage du texte, ainsi privilégié, sur lequel portera toute l'attention. Expliquer un texte, c'est en déterminer le sens global. Par conséquent, l'approche d'un seul élément ne convient pas. L'étude analytique ou partielle est proscrite dans le domaine du sujet-texte philosophique. Le travail du candidat doit porter sur le texte tout entier.

    B) Oublier le texte et faire une dissertation

    Ne mettez pas non plus le texte entre parenthèses, comme s'il représentait quelque chose de tout à fait accessoire et accidentel ! Un certain nombre de candidats procèdent ainsi, aussi étrange que cela puisse paraître... Ils oublient le texte et font autre chose, par exemple une dissertation : cette méthode est défectueuse. C'est le texte qui prime et vous n'avez pas à rédiger une dissertation à proprement parler. La référence au texte est donc primordiale.

    C) Considérer les exemples contenus dans le texte comme secondaires

    Il faut toujours accorder une place privilégiée aux exemples contenus dans un texte dans la mesure où c'est souvent en eux que réside la clé d'une bonne interprétation.

    D) La paraphrase

    Attention ! La paraphrase est à éviter absolument! Ce piège vous menace constamment. La paraphrase est une sorte de caricature de l'étude ordonnée et conceptuelle. Alors qu'il s'agit d'expliciter les concepts, de souligner leur organisation interne, leur articulation, leur signification réelle et dynamique dans la logique du raisonnement, la paraphrase, se contente d'opérer des développements verbeux et diffus, de répéter les mêmes termes interminablement sans en dégager le sens. La paraphrase est passive. L'explication est active et dynamique. A la stérilité de la paraphrase s'oppose donc la création intelligente du commentaire explicatif.

    LA CONCLUSION

    La conclusion a pour but, comme dans la dissertation, de faire un bref bilan, en indiquant l'intérêt de la démonstration du penseur. Elle clôt le débat avec précision et netteté et possède donc une fonction rhétorique et pédagogique dont il ne faut pas sous-estimer l'importance.

     


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    Conseils pour l’explication de texte
    Séries technologiques

    (NB : cette fiche méthodologique est reprise directement du site philsophique de l'académie de grenoble, site particulièrement bien fait auquel nous n'hésitons pas à renvoyer les élèves : http://www.ac-grenoble.fr/PhiloSophie/)

    À l'examen, le troisième sujet est l’explication dirigée d'un texte philosophique dont l'auteur figure sur une liste officielle. Il est important de bien comprendre que le texte est l'essentiel ici et qu'il ne doit en aucun cas servir de prétexte à une dissertation qui se contenterai de l'utiliser comme une simple toile de fond.
    Les questions qui suivent le texte ont pour but d'orienter l'effort d'explication sans qu'il soit forcément nécessaire d'y répondre directement, ce que laisse entendre la nouvelle définition de l'épreuve qui date de 2007, avec la consigne suivante, qui figure à la suite du texte et avant l'énoncé des questions: "Pour expliquer ce texte, vous répondrez aux questions suivantes, qui sont destinées principalement à guider votre rédaction. Elles ne sont pas indépendantes les unes des autres et demandent que le texte soit d'abord étudié dans son ensemble."

    Ces questions se répartissent en général de la manière suivante :

    1. Recherche du thème, de l'idée principale et de l'organisation du texte ;
    2. Analyse des principaux concepts ou expressions du texte en rapport avec l'idée générale et l'organisation du passage ;
    3.Discussion de l'idée centrale du texte afin d'en préciser la signification et de faire apparaître le problème dont il est question.

    On ne doit pas accorder plus d'importance à la dernière question par rapport aux précédentes. Le devoir sera évalué globalement. De ce fait, la démarche suivie peut prendre la forme d'une explication de texte comme celle que l'on attend dans les séries générales, à condition que l'on traite les différentes questions qui sont posées et que l'on insiste plus particulièrement sur la dernière, tout en progressant dans l'explication. Mais il est également possible de répondre directement aux questions, à condition que les réponses soient suffisamment développées et permettent de faire apparaître le sens du texte et ne se contentent pas de le paraphraser.
     


    A. La première question: Recherche du thème, de l'idée principale et de l'organisation du texte

    « Quelle est l'idée principale du texte ? »

    Il ne s'agit pas ici de mettre en avant la doctrine générale de l'auteur, comme si, par exemple, tout texte de Descartes renvoyait nécessairement au cogito. Il s'agit, au contraire, de déterminer la position du philosophe dans ce texte, ce qu'il a voulu démontrer dans un contexte précis, et qui prend sens généralement à travers l'idée générale et directrice, c'est-à-dire le contenu philosophique fondamental du texte.
     

    Conseil

    Avant de répondre ne vous fiez pas à votre intuition ou à la première lecture, car il se pourrait bien que vous manquiez l’essentiel. En effet, à ce moment là vous n’avez encore qu’une idée assez vague des propos de l’auteur. Lisez le texte plusieurs fois.


    Le plus souvent, la première question s'accompagne d'une interrogation sur l'argumentation et la structure du texte :

    « À partir d'une analyse des articulations du texte, dégagez l'idée directrice. »
    « Quelle est l'idée principale du texte ? Comment le texte est- il organisé ? »
    « Dégagez l'idée principale de ce texte et la progression des idées. 

    L'argumentation est constituée d'arguments s'appuyant parfois sur des exemples et qui ont pour but de démontrer l'idée générale. Vous devrez donc indiquer comment l'auteur procède pour convaincre le lecteur du bien-fondé de ses affirmations.

    Pour saisir les articulations du texte et les étudier, il conviendra de porter votre attention sur les divisions en alinéas, en phrases, divisions marquées par la ponctuation et par des mots de liaison, notamment par les conjonctions de coordination (mais, ou, et, donc, or, ni, car) et les conjonctions de subordination (quand, lorsque, de sorte que...). Vous aurez intérêt à entourer ou colorer les termes de liaison ; ainsi, vous verrez mieux si le texte est une démonstration ou une discussion.
     

    Conseils
    Évitez la paraphrase, qui consiste à répéter le texte sans l’expliquer. Ne faites pas un résumé du texte. Ne donnez pas non plus ici votre avis, positif ou négatif ; contentez-vous d’expliquer...
    Une articulation n'est pas une partie, ni une sous partie, mais le lien entre les parties ou les passages, c'est-à-dire la charpente du texte.

    B. La deuxième question: Analyse des principaux concepts ou expressions du texte en rapport avec l'idée générale et l'organisation du passage

    L'analyse de concepts : ce type de question porte sur la bonne compréhension du texte et permet de s'assurer que vous ne faites pas de contresens sur son interprétation.
    On vous demandera, d'une part, d'expliquer le sens de telle phrase ou de telle expression dont le sens ne va pas de soi, d'autre part, d'analyser un certain nombre de mots (concepts) particulièrement importants pour la bonne compréhension du texte.
    Analyser un concept, c'est indiquer ce que signifie un nom ou une expression, mais en le ou la situant dans le texte. Souvenez-vous qu'un mot peut signifier plusieurs concepts, avoir plusieurs niveaux de sens, qu'il y a des concepts analogues (ni identiques, ni entièrement différents) comme «vie» ou«être».


    Conseils

    — Ne vous contentez pas d'une définition générale : la signification du terme ou du passage en question doit toujours être donnée en fonction du contexte.
    — Il faut observer la plus grande neutralité possible à l'égard des idées exprimées par l'auteur et éviter de donner son avis personnel.
    — De plus, soyez sobre et précis : ne dites pas tout ce que vous savez éventuellement de l'auteur et de sa pensée.



    C. Troisième question: Discussion de l'idée centrale du texte afin d'en préciser la signification et de faire apparaître le problème dont il est question.

    Il s'agit ici de valoriser  l'idée centrale du texte, en soulignant tout d'abord son intérêt philosophique, puis, à partir de là, en élaborant un avis argumenté à partir d'une appréciation critique du problème soulevé par l'auteur. Mais il faut bien s'entendre sur le sens du mot « critique » : en effet, tout grand texte philosophique pose un problème fondamental. Que peut donc signifier une critique ? La critique d'un texte ne saurait être réfutation, comme trop d'élèves le croient; la « réfutation » désignant, à proprement parler, l'action par laquelle on repousse un raisonnement, une argumentation, en prouvant leur fausseté. Ce procédé est difficilement compatible avec la reconnaissance de la richesse effective d'un grand texte, comme c'est toujours le cas des textes qui sont proposés au baccalauréat. Critiquer, ce n'est pas détruire, mais comprendre. Détruire, c'est en rester à la lettre du texte, à son apparence première, alors que comprendre, c'est aller à l'esprit et au contenu vrai. La destruction est dogmatique, la vraie critique philosophique, compréhension de la problématique interne et évaluation mesurée de l'intérêt de la réponse apportée.

    Conseils

    — La démarche doit être ordonnée et précise, ce qui signifie qu'il faudra éviter de répondre à cette question par des phrases décousues, sans plan.
    — N'affirmez jamais rien sans justifier votre avis. Toute idée à laquelle on se réfère doit être argumentée puis illustrée par des exemples et des références.